Kokou AGBAVON
Kokou AGBAVON
A Java Backend Programmer. IT Ingenior. Humanist blogger. African optimist

Réflexions sur le sous chômage : 1 Togolais sur 2 est pauvre.

Réflexions sur le sous chômage : 1 Togolais sur 2 est pauvre.

Livres recommandés (Liens affiliés)


Le déplacement (presque) astucieux du problème du chômage au Togo.

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les thématiques suivantes :
- L’école ;
- La formation ;
- La qualification ;
- Le marché de l'emploi.

PARTIE 1 : Le constat.

En se référant aux dernières « études » (les plus récentes) de l’INSEEP et à la définition du travail par le Bureau International du Travail, Le taux de chômage de nos populations avoisine les 3,4%. En somme, sur 100 togolais en âge de travailler, ayant les qualifications nécessaires, et désirant travailler, plus de 96 ont un emploi. Houra ! La vie est belle. Trop belle.

Ce chiffre qui ne fait pas l’unanimité (mis en doute par la Banque Africaine de Développement, les économistes togolais parlent de plus de 20%) cachent beaucoup d’autres vérités. Parmi les 96% hypothétiques travailleurs se trouvent, beaucoup d’employés qui effectuent des travaux qui n’ont aucun rapport avec leurs réelles qualifications - généralement à mi-temps - et qui perçoivent des salaires ne correspondant pas à leur niveau de formation. Ceci en attendant de trouver mieux. Ils sont de l’ordre de 24,9% selon la même étude.


Le taux réel de travailleurs dans la population active serait alors de l’ordre de 71,7%. Ce chiffre serait malgré tout satisfaisant, s’il reflétait la réalité du marché de l’emploi. Il indiquerait que sur 10 potentiels employés, 7 auraient un emploi dont ils sont contents. Mais que nenni. La BAD estime que « la part cumulée des emplois vulnérables et des chômeurs dans la population active togolaise varie entre 70% et 90% ». Et ceci en se basant sur un taux de chômage de 3,4%. Le tableau est donc beaucoup plus noir. Si on était de mauvaise foi, on dirait qu’à peine 10% de la population active dispose d’un emploi dont il est content. Mais soyons ultra-optimistes et estimant que ce taux est de 30% (ça frôle l’utopisme).

D’autres chiffres sont alarmants. Le taux de croissance est en baisse depuis 2014. Ce qui indique que les entreprises créent moins de richesse, et donc qu’ils sont plus enclins à limoger leurs employés qu’à en recruter de nouveaux. Le taux de chômage est donc appelé à croître inexorablement puisque près de 60.000 jeunes diplômés rejoignent le marché de l’emploi chaque année.

Selon des études de la banque mondiale, le taux de pauvreté est de l’ordre de 47.4%. Un togolais sur deux est donc pauvre. Dans les milieux ruraux près de 69% des ménages vivent avec moins de 500FCFA par jour. Donc en clair, près ou plus (suivant le milieu) de 1 togolais sur 2 vit dans des conditions de précarité (condition humaine de vie déplorable) parce qu’il n’y a pas assez d’emploi.

La solution paraît alors simple. Créons donc plus d’emploi, donc plus de richesses, donc plus de revenus pour permettre à tout un chacun de vivre dignement (trop de donc dans cette phrase).

C’est le rôle premier de l’école. Près de 10% des ressources publiques sont allouées à l’éducation, pour lui permettre d’atteindre certains objectifs :
• Réduire les inégalités ;
• Permettre l’épanouissement des citoyens ;
• Fournir de la main d’œuvre qualifiée aux entreprises privées et au secteur publique pour soutenir la croissance du pays.


Mais le constant est sans appel. Elle n’y arrive pas. Elle n’y arrive plus. A elle seule elle n’y arrivera plus. Elle doit changer ou se faire aider.


Fin - Première partie.



Livres recommandés (Liens affiliés)


commentaires générés par Disqus